lundi 23 décembre 2013

Népal... Dernière escale !

Sorry sorry pour l'absence de nouvelles sur le blog depuis la Malaise, mais rassurez-vous on a profité à fond des dernières semaines !

Allez hop, c'est parti pour la dernière étape, courage vous êtes bientôt arrivés ;-)


Ça nous fait tout bizarre, et pourtant avec cette dernière étape au Népal, on réalise que ça y est, notre aventure touche à sa fin !


Le Népal nous ramène à la montagne, comme pour boucler la boucle : on a démarré avec la Cordillère des Andes, on termine par l'Himalaya...



La chaîne se dévoile à travers le hublot alors que nous approchons de Katmandou, dans un avion rempli de travailleurs népalais qui rentrent de Malaisie où ils s'expatrient en nombre pour gagner un peu mieux leur vie, dans des conditions de travail parfois insoutenables...

Tout heureux de rentrer chez eux, ils exultent à mesure qu'on approche, se détachant, se levant alors que l'avion se pose tout juste : les hôtesses se précipitent pour les faire rasseoir en hâte !

Le trajet pour rejoindre notre guesthouse dans le quartier animé et touristique de Thamel nous plonge immédiatement dans l'ambiance : un trafic de dingue sans aucune règle, un air pollué irrespirable, du monde partout, des rues poussiéreuses...


Yellow GH
Un petit air de Bolivie, auquel nous nous réhabituons très vite !

En revanche pour mes parents, qui débarquent de France, sans transition, c'est le choc !
Quelle joie de les retrouver ici, comme si on les avait quittés la veille, pour partager ces 3 dernières semaines !


Deux jours plus tard, ils sont requinqués du voyage (notre vol à nous n'a duré que 4h), nous avons eu le temps de faire quelques emplettes dans Thamel pour le trek...


... et de nous balader à pied au stupa de Sawambunath ou dans les quartiers de Durbar Square et d'Asan Tole, observant à loisir le quotidien des habitants de Kathmandu et l'ambiance authentique qui règne dans ces ruelles débordant d'étals, de petites échoppes et de vendeurs de rue...














Le lendemain nous embarquons dans un bus local, le Super Express Deluxe (tout un programme !) à destination de Syabru Besi (7h de route) en compagnie, entre autres, de notre équipe de porteurs et de Krishna, notre guide.




Comme souvent, l'aventure commence ici, dès les 1ers km !
La route est sinueuse, tortueuse, bosselée, parfois vertigineuse mais magnifique !


Syabru Besi, départ du trek du Langtang : la météo est nickel pour les 6 jours à venir et les retrouvailles avec la montagne et un climat plus supportable nous comblent.


 
De quoi devenir végétarien !



Le cheminement dans cette vallée du Langtang ne nécessite nullement le recours à un guide mais pour comprendre la culture de l'ethnie Tamang, les fondements de l'hindouisme, du bouddhisme et leurs liens forts avec la montagne, la présence de Krishna était un véritable atout.
Une des nombreuses passerelles...
Les porteurs... Difficile pour nous d'accepter de faire porter une partie de nos affaires par d'autres, mais là encore, il faut oublier nos repères d'occidentaux et intégrer le fait que nous avons participé à faire vivre des familles népalaises.

On aura tout de même allégé autant que possible les sacs donnés aux porteurs qui nous ont répondu qu'avec des sacs si légers, c'était les vacances !

Bassou, Dit & Essam
Ça aura permis aux garçons de ne pas porter de poids et notamment à Nils de ménager son entorse du petit orteil, ainsi qu'à mes parents de ne pas surcharger leurs genoux parfois sensibles ou l'épaule douloureuse de maman...

... mais vous verrez un peu plus loin que finalement, la défaillance n'est pas venue là où on pouvait s'y attendre !

La 1ère journée de mise en route se passe bien, nous cheminons tranquillement depuis Syabru Besi (1300m) le long de la Langtang Khola, belle rivière aux eaux bouillonnantes malgré la saison sèche, jusqu'au lodge de Rimchee (2500m) idéalement placé face au soleil, un régal !





Uno Party : le rituel du soir !
Mais dès la 1ère nuit, les choses vont se gâter pour Nico : fièvre, mal de tête...
Simple coup de froid, mal d'altitude (pourtant peu élevée au regard de ce qui nous attend), crise de palu ?...

On repart malgré tout le lendemain en direction de Langtang Village. 

Cette section est magnifique, on débouche de la forêt sur un enchaînement de petits plateaux d'altitude entourés de sommets majestueux de plus de 7000m (dont le Langtang Lirung), ajoutez à cela les yaks, les drapeaux à prières : le Népal est là et il vous prend !!!



Godathabela




Nico n'en profite pas autant qu'il le voudrait mais tient le coup malgré sa fièvre.

Les garçons grimpent comme des cabris, Krishna est obligé de les freiner régulièrement : ils nous ont littéralement épatés !

Mes parents se régalent de ces paysages somptueux, et moi, plus je grimpe, plus je suis euphorique, je suis tout simplement bien dans ces montagnes...





Vindiou ! D'la tartiflette !

Le soir venu par contre, l'enthousiasme retombe avec l'état de Nico qui s'aggrave : à sa fièvre s'est ajoutée une diarrhée aigue et sanguinolente qui le vide, au sens propre comme au figuré, de toutes ses forces...
Il nous fait le coup de la Wednesday Night Fever !..

Je suis tellement inquiète que je me demande si on ne va pas faire appel à un hélico pour une évacuation d'urgence mais Nico insiste pour simplement faire demi-tour.

Nous prenons la décision de renoncer à la dernière étape qui devait nous mener à Kyanjing Gompa, le dernier village là-haut à 3900m, pour redescendre dans la vallée et rejoindre Katmandou et un médecin au plus vite.

Nous n'oublions pas notre mission au passage : et hop El Globo se retrouve dans les bras de Krishna !!!


Nous refaisons donc 2 étapes pour redescendre, en prenant l'option du sentier en balcon pour le retour sur Syabru Besi, Nico nous assurant qu'il se sent de le faire.

Et quelle récompense, ce sentier ! 
Des points de vue superbes, presque personne si ce n'est des éleveurs et leurs vaches ou des villageois, un pur bonheur !




Uno Time !

Le Momo Snickers : une tuerie !!!












Depuis Syabru Besi, encore 1 journée où Nico serre les dents (et surtout les fesses !) avec un retour folklo sur Katmandou en jeep qui nous a fourni notre dose d'adrénaline pour un moment avec un chauffeur bien tendu !


Tiens, ça sent Katmandou !
Arrivés là-bas, on se renseigne à la guesthouse pour connaitre le meilleur hôpital (ou le moins pire !) de la ville, car oui, avouons-le : avoir un problème de santé au Népal c'est pas franchement super rassurant quand on voit le manque ou l'absence d'hygiène un peu partout...

Nous atterrissons au Norvic Hospital, après avoir laissé les garçons aux bons soins de mes parents.

La salle des urgences fout quand même bien la trouille, disons que faut pas trop s'y éterniser sinon on remarque une foule de détails qui nous pousseraient à prendre nos jambes à nos cous !
Mais bon, Nico n'étant pas en état de détaler...

On lui diagnostique une bonne dysenterie pour laquelle il est hospitalisé d'office.
Lui qui redoutait, à raison, de se faire refiler un staphylo aux urgences, je l'accompagne dans ce qui sera sa chambre pendant 3 jours et ouf ! c'est très clean et les règles d'hygiène semblent respectées par le personnel.

3 jours après nous le récupérons gavé d'antibios mais assez bien rétabli quand on sait les forces et le poids qu'il a perdu : le fameux régime népalais ! 

Quant à la cause de cette infection, pas de certitudes mais ce serait, sans grande surprise, plutôt la bouffe...

Bref, le programme peut reprendre son cours, direction Pokhara après un nouveau trajet en bus de 7h le long d'une vallée bordée d'une grosse rivière, qui irrigue les cultures voisines, sert à produire de l'électricité, mais tient aussi un autre rôle plus mystique puisqu'elle accueille des bûchers, dernières demeures des morts enveloppés dans des linceuls oranges qui retournent ainsi aux éléments naturels.




Pokhara vaut vraiment le détour, ne serait-ce parce que son air est respirable, et que le trafic y est beaucoup moins dense que dans la capitale !

Sans compter (c'est le cas de le dire) que les prix y sont plus doux qu'à Katmandou (en plus ça rime, la classe), tout comme sa température !



Elle a enfin 2 atouts de taille : sa situation au pied des Annapurnas, dominée par le sommet emblématique du Macchapuchhare (seul sommet vierge du Népal !), aux airs de Cervin, et son lac, c'est le Annecy du Népal quoi !

Nous profitons des balades à la journée, à pied, en barque, en VTT pour admirer ces paysages exceptionnels (Peace Pagoda, Sarangkot, route de Pame...) qui nous donnent envie de retourner au coeur de la chaîne montagneuse... Une autre fois, sûrement !











Ca meule à Pokhara... (pff, naze)











Bon les montagnes, le lac, tout ça c'est bien beau, mais vous vous doutez bien qu'y a autre chose : c'est une ville où l'on peut déguster une... tartiflette !!! (non non, ce n'est pas obsessionnel, du tout)


Bon ok, les puristes pourront toujours objecter qu'elle n'est pas au reblochon, mais franchement, après 6 mois 1/2 de cottage cheese (dans le meilleur des cas !) voire pas de fromage du tout, ben c'est tout simplement le bonheur !

Nous avons terminé notre séjour par 3 journées à Bodhnat (merci à Georges pour la guesthouse, super plan !), près du fameux plus grand stupa d'Asie, refuge de nombreux Tibétains, dont les rituels en ce lieu sacré sont fascinants à observer.


 
Toute la journée, des centaines de bouddhistes tournent autour de ce stupa, faisant tourner les moulins à prières, marmonnant des mantras, certains rampant carrément pour honorer le Bouddha dont les "yeux voient tout"...







Du quartier qui entoure le stupa, pas besoin d'aller bien loin pour que nos pas nous mènent à travers des quartiers, des scènes de vie où la pauvreté nous saute à la gorge.

Plus encore qu'en Bolivie, où la vie n'est pourtant pas bien facile, nous avons ici ressenti, vu, respiré, senti la misère et la poussière.




Des enfants livrés à eux-même, jouant au milieu des déchets, les petits vieilles qui portent des fardeaux plus lourds qu'elles, sans jamais montrer aucun signe de souffrance, les hommes et les femmes qui se lavent dans cette rivière sacrée, la Bagmati, tellement infâme de pollution qu'elle suinte la catastrophe sanitaire...



Dans ce sombre tableau, l'espoir de jours meilleurs se lit sur les visages des enfants chanceux dont les parents (ou des systèmes de parrainage) peuvent payer l'école privée où un enseignement de qualité en anglais est dispensé.


L'école, l'école... Tiens, ça nous rappelle que ce tour du monde prend réellement fin maintenant, là, dans les heures qui suivent !

Nous y pensons, bien sûr, à ce retour depuis quelques temps mais sans le voir vraiment venir.
Et là, ça y est, nous y sommes : ce rythme de vie à 4, à travers les déplacements, les continents, les cultures, les climats, ce rythme va prendre fin.

Va-t-il nous manquer ? En restera-t-il quelque chose dans notre vie de tous les jours ou allons-nous nous faire happer ?

Nous n'avons pas encore les réponses mais ce que l'on sait c'est que pour chacun de nous 4 cette expérience fantastique aura allumé ou nourri des rêves, des projets, et nous aura conforté dans notre idée qu'en réaliser un certain nombre est possible quand on est prêt à faire certains choix...


Alors, maintenant "à qui le tour ?"...(nous on a notre petite idée mais on dira rien ;-) )

Mille mercis à tous, famille, amis, connaissances, lecteurs inconnus, qui nous avez suivi, soutenu, encouragé à travers la lecture du blog et vos messages !

Mais ne partez pas tout de suite, il va y avoir encore un peu de lecture dans les semaines à venir : le retour et la super fiesta surprise organisée par nos potes en or, les chiffres du tour du monde, nos trucs et astuces, nos meilleures adresses... et nos prochains projets :-)

Namasté !